En attendant le « fameux » crash test de 60 millions de conso (c’est ironique, hein), je me suis dit que faire un post sur l’utilité des protections solaires serait bien à propos. D’abord parce que les journées ensoleillées ont été extrêmement nombreuses depuis début mars, ensuite parce qu’en ressortant de nos tanières, il serait peut-être intéressant de savoir si se protéger des UV en ville a véritablement un sens.
Personnellement, j’ai toujours été très sceptique sur la protection en ville. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas se protéger, je dis juste qu’il faut agir en bonne intelligence. Au cas par cas.
Tous les jours des filtres, vraiment ?
La mode des soins de jour remplis de filtres chimiques nous vient des Etats-Unis. Il faut dire que là-bas les femmes sont adeptes de soins hardcores, sensibilisants (peelings chimiques, médecine esthétique…). Leur peau est affinée, fragilisée, il devient donc impératif pour elles de se protéger des UV. En France, nous n’avons pas les mêmes pratiques cosmétiques (encore que ça commence à arriver chez les plus jeunes…), à peine leur arrive-t-on à la cheville. Et pourtant, de ce côté-ci de l’Atlantique, de plus en plus de gens prônent l’usage de filtres solaires quotidiens. Ca m’a toujours laissée sceptique.
Quand j’étais jeune journaliste beauté, j’entendais souvent dire que le fond de teint pouvait servir de filtre, à la manière des filtres minéraux, sauf qu’on lui attribuait un indice 15. Pour quelqu’un qui va s’engouffrer dans le métro et passer 7 heures dans un bureau, je pense que c’est suffisant, non ? Le SPF 50 « c’est abuser » quand même, comme dirait ma fille. Mais, car il y a un mais : si vous avez un phototype clair à très clair, si vous êtes déjà sujette aux taches genre mélasma (merci la grossesse et les changements hormonaux), si vous avez récemment effectué un peeling ou du micro-needling etc. l’écran s’impose, y’a pas photo !
Et quid de la vitamine D ?
La vitamine D est essentielle à l’organisme. On ne la fabrique pas. Et les UV stimulent la synthèse d’hormones qui induisent la production de cette vitamine dans l’organisme. Celle-ci booste l’absorption du calcium. Et je sais de quoi je parle #périménopause. Sauf que la majeure partie d’entre nous en manque. Et encore plus quand on a la peau mate ou noire, là aussi, je suis bien placée pour en parler… Dans l’idéal il faudrait pouvoir s’exposer 15 à 20 minutes par jour, en T-shirt aux beaux jours. Bon, tout dépend quand même de la saison, de l’ensoleillement, du moment de la journée et de la surface exposée. Cependant, certains contestent que l’on puisse agir efficacement sur son taux de vitamine D de cette façon.
Et comment savoir si on est carencé en vitamine D ? Le mieux, c’est encore de faire contrôler régulièrement son taux lors de prises de sang. La vitamine D prescrite par le médecin ne coûte rien en pharmacie, même pas 3 euros la dose, remboursée par la sécu. Alors SVP, laissez tomber les compléments alimentaires hors de prix qui ont bien flairé le filon.
Et en cas d’exposition prolongée
Evidemment qu’on doit se protéger ! Bon, relativisons : 15 -20 minutes de soleil chaque jour, le temps d’aller faire des courses ou d’aller bosser, c’est ok sans produit solaire. Encore une fois, c’est dans le cas où on n’a pas une peau à risque de coups de soleil ou déjà endommagée par un mélasma. Mais pour un déjeuner de deux heures en terrasse (un jour on pourra le refaire, si, si !), on doit vraiment limiter les risques et se protéger, c’est impératif. D’autant plus que le soleil tape entre midi et deux, c’est même pendant cette période que les rayons sont les plus violents.
En revanche, il faut faire les choses intelligemment. Combien de femmes j’ai vues se badigeonner les bras et les jambes alors qu’elles étaient déjà attablées en plein cagnard ? Ridicule et inutile puisqu’un filtre ne développe son efficacité protectrice qu’au bout de 20 minutes environ. Il serait donc bien plus malin de l’appliquer juste avant de sortir.
En matière de soleil, c’est la dose qui fait le poison. Pas assez, c’est mauvais pour nous, car les rayons UV interviennent dans des fonctions essentielles pour l’organisme (en plus le soleil influe sur le moral, c’est une sorte d’antidépresseur !) mais trop et sans protection adaptée, c’est le vieillissement et des maladies de peau graves assurées.
Petit cours sur les UV
Il ne faudrait pas oublier que ces UV pénètrent et endommagent l’ADN. A la surface de la terre, on reçoit moins d’UVB que d’UVA, en particulier l’hiver, mais les deux sont délétères. Les UVB n’atteignent que les couches supérieures de la peau. C’est à eux que l’on doit les fameux coups de soleil et le bronzage, mais aussi le développement de cancers. Les UVA auxquels on est exposé d’un bout à l’autre de l’année et à fortes doses pénètrent plus en profondeur, puisqu’ils atteignent le derme. On leur doit les rides, les taches et les cancers.
Mais les filtres tuent les coraux ?
On entend cette petite musique constamment depuis quelques années. Et à force, on en a presqu’oublié une autre réalité. Si les filtres sont polluants (sûrement moins que l’industrie, la pollution urbaine, les pesticides qui se déversent dans la mer etc.), il ne faut pas écarter non plus le rôle délétère du réchauffement climatique. Les coraux meurent avant tout parce que la température des océans augmente et que les eaux sont polluées par l’activité humaine.
Si vous avez la chance de partir et que vous décidez de vous exposer, prenez vos précautions. Protection anti UVA-UVB c’est la base, à renouveler toutes les 2 heures, voire se balader avec chapeau, manches longues etc. et dans tous les cas, éviter les heures les plus chaudes. Vous minimiserez les risques d’endommager les coraux et… vous sauverez littéralement votre peau.