C’est inouï comme les grandes idées (#mondedapres) font très vite flop lorsque la vraie vie nous rattrape. Dans le monde d’après, on allait être raisonnable, on allait consommer moins, en conscience et blablabla. La vérité c’est que… maintenant y’a le « masqué » ou « maskné ». Le quoi ? Ok, je vous explique.
L’acné explose depuis quelques années
C’est vrai. L’acné adulte semble hors de contrôle si l’on regarde tous les comptes IG qui y sont consacrés. Il paraît qu’une femme adulte sur deux, entre 20 et 40 ans, y serait sujette à des degrés divers. A quoi cela est-il dû ? Evidemment, les pistes et les causes sont multiples. Dérèglements hormonaux, contraception, microbiotes (intestinal et épidermique) déséquilibrés, alimentation trop riche en gras et en sucre, pollution, microparticules. J’ajouterais bien le stress et puis l’hygiène.
Du masque à l’acné…
Depuis plusieurs mois, ça ne vous aura pas échappé, le masque fait partie des accessoires sans lesquelles il est impossible de sortir. Il nous sauve la vie et celle des autres aussi. Et pour certains, il est devenu un enjeu marketing qui tombe à point nommé à l’heure où on nous explique que certains chiffres du marché cosmétique dégringolent (#rougealevres). depuis plusieurs semaines, un nouveau mot et un nouveau concept sont apparus. Il a suffi qu’on accole deux mots : Masque et Acné. Et voilà comment on crée de toute pièce un nouveau péril cutané. Eh oui, le masque donne de l’acné, au cas où vous ne vous en seriez pas aperçu.
Logique, le masque empêche les échanges intérieur-extérieur. C’est vrai, le fait de respirer en vase quasiment clos pendant des heures fait que le bas du visage se retrouve vite à baigner dans un bouillon de culture. Et, cerise sur le gâteau, il semblerait que le frottement du matériau soit irritant à la longue.
Quelques règles d’hygiène élémentaires
Tout ça est vrai. Mais, est-ce qu’on n’en fait pas un peu trop, là ? Le personnel des hôpitaux en porte à longueur de journée et d’année. A ma connaissance, personne n’a jamais rapporté plus de cas d’acné chez les chirurgien.ne.s et les infirmier.ère.s de bloc.
Il y a quelques mois, quand ma salle de sport était encore ouverte, j’ai eu une vision d’horreur absolue (bon, ok j’en fait un peu des caisses, là 🙂 ). J’étais en train de me laver les mains et sur la vasque voisine, une adhérente avait posé son masque. La couleur intérieure du truc, my God ! C’était marron de fond de teint, avec des trainées de rouge à lèvres… Instinctivement, je me suis demandé depuis combien de temps cette femme utilisait le même masque. Vu l’état, je dirais qu’on était à une bonne semaine, sachant que l’objet était en papier… Vous me voyez venir ! Et je ne parle pas des masques que je voyais posés à terre, sans aucune protection (juste un petit sac plastique, ça aurait suffi) pendant la séance et remis sur le visage en sortant de la salle. Au secours !
Porter le même masque pendant des jours, forcément c’est un problème. Qui plus est s’il est en papier, s’il est posé n’importe où et pire encore si l’on se maquille. Fond de teint + masque = bouillon de culture.
Le maquillage, on en parle ?
Certaines formules peuvent êtres occlusives, voire comédogènes et logiquement le masque n’arrange rien. Fond de teint plus transpi plus frottement, on a là le parfait combo pour déséquilibrer le microbiome cutané et exciter les glandes sébacées.
Mon conseil : easy sur le fond de teint ou alors choisissez une formule vraiment light. Attention aux formules longues tenues, elles sont logiquement plus occlusives, parfois même plus comédogènes que les autres, donc si vous avez une peau sujette aux boutons ou acnéique, mieux vaut les éviter. Sérieusement, je pense qu’il faudra oublier le fond de teint pendant encore quelques mois…
Le démaquillage est essentiel
Se plaindre d’avoir des bouton alors qu’on ne se démaquille pas le soir ou qu’on le fait à l’arrache par flemme… Comment vous dire ? Ce masque perturbe sérieusement les échanges de la peau avec l’air ambiant, il crée un effet de serre. En plus, il laisse des micro particules de fibres synthétiques sur la peau, bref, fond de teint ou pas, le nettoyage/démaquillage ne peut pas être une option ! Une peau saine c’est une peau propre, débarrassée de tout ce qui l’encombre.
Renforcer la barrière
La barrière cutanée, j’entends ! Il ne faut pas lésiner sur les formules hydratantes et l’apport de lipides. En ce moment, je suis très fan de squalane, pour celles qui ont un peu de mal avec les huiles végétales brutes, c’est une bonne alternative, plus légère. J’en l’applique une à deux gouttes, pas plus, soit après le démaquillage du soir soit le matin après ma douche. L’idée c’est que le squalane piège les micro gouttelettes d’eau dans la peau. L’acide hyaluronique, ça le fait aussi. Et ensuite j’applique ma crème habituelle. Si votre crème n’est pas assez nourrissante et que vous ne voulez pas en changer, ajoutez quelques gouttes d’huile ou de squalane pour l’upgrader (j’en reparle bientôt…) et l’adapter à la saison.
A éviter : accumuler les couches de cosmétiques, ajouter à sa routine des produits qui seraient soit-disant « anti-mascné ». C’est du marketing, du bullshit, gardez votre argent ! Autre fausse bonne idée, décaper sa peau, la gommer plus que d’habitude. Rien de tel pour déséquilibrer encore plus son épiderme et aggraver son cas. Stop !
La nécessité absolue c’est vraiment de limiter la perte insensible en eau (mère de tous les déséquilibres 🙁 ) et de renforcer la barrière qui est seule garante de la protection de la peau contre toute agression et tout déséquilibre.
Bien choisir son masque
Certains matériaux sont plus « skin friendly » que d’autres. Le coton et la soie par exemple. Les tissus synthétiques sont plus irritants et ont tendance à être moins sympas pour la peau, en plus d’accentuer la transpiration. Même chose pour le masque dit de chirurgien qui frotte et n’est pas super indiqué pour les peaux sensibles. Et puis un dernier point : jeter systématiquement son masque à usage unique ou laver son masque en tissus au savon, c’est quand même la base. J’ai porté un masque tout l’été par 35 degrés certains jours et je suis, apparemment, en phase ménopause. Autant vous dire que je suis une bonne candidate pour l’acné adulte. Et pourtant, je passe au travers… Non, no, rien à voir avec la chance. Ca n’existe pas en matière hormonale.
Pour finir sur une petite note d’espoir. Car tout n’est pas pourri dans le masque : il protège le bas du visage des UV (on peut difficilement faire mieux comme filtre). Il protège aussi l’épiderme des micro particules de pollution. Ainsi à l’abri des agressions extérieures, en plus de vous sauver la vie, qui sait si ce masque ne va pas aussi vous éviter un affaissement prématuré du bas du visage. Quoi qu’on en pense, on va devoir vivre avec pendant des mois, peut-être même des années, alors autant essayer de le gérer et d’adapter sa routine cosmétique le mieux possible.
Et pour vous, le masque, l’acné, le maskné, fantasme ou réalité ?
4 commentaires
Bonjour
Svp, le squalane qu’est ce que c’est? Et lequel appliquez vous?
Merci
Bonjour, le squalane est une huile très fine, qui possède une parfaite affinité avec l’épiderme et le film hydro lipidique. Elle est non comédogène. J’utilise celle de The Ordinary. Voilà 😉
Est il préférable d’utiliser le squalane végétal ou le hémi chez thé ordinary
Merci
Aucune idée arrêtée sur la question. Il faut tester, comme toujours. Ce qui convient à une peau ne conviendra pas forcément à une autre.