Chanvre, cannabis sativa, CBD, cannabidiol. On ne compte plus les marques de beauté, surtout américaines, qui se lancent dans le juteux business du cannabis cosmétique. Opportunisme oblige, elles se sont engouffrées dans le mouvement, grâce à la légalisation de la consommation de cannabis dans différents états, comme la Californie. Il y a un vrai enjeu économique derrière cette plante et ses dérivés. C’est un peu l’or vert du moment et tout le monde veut sa part. En tous cas en cosmétiques, le cannabis a fait une entrée remarquée ! Mais n’est-ce pas beaucoup de bruit pour rien ?
Qu’est-ce que c’est le CBD ? Comme tous les dérivées, le CBD est issu du cannabis sativa, la plante « mère », et il est aussi appelé Cannabidiol. C’est une molécule parmi les centaines que contient le cannabis. Le CBD n’a aucun effet psychotrope. Malgré tout, certains ont intérêt à entretenir la confusion grâce à un marketing très borderline, mais aussi répréhensible au regard de la loi française. Moi, je vous le dis, pas de trip à espérer avec le CBD (ceux qui vous promettent cela mentent, sont hors-la-loi et risquent gros). No trip, ni good ni bad, en revanche, il aurait des propriétés anti-inflammatoires, anti-stress, et même anti-douleur. C’est l’anandamide, un neurotransmetteur que nous sécrétons naturellement qui serait très sensible au CBD.
Ne pas confondre huile de chanvre et CBD… Attention, tout ce qui contient du chanvre ne contient pas de CBD. La plante est la même, mais les molécules utilisées sont différentes suivant la partie de la plante dont elles sont extraites. D’ailleurs, j’ai remarqué que de plus en plus de marques utilisent l’huile de chanvre (cannabis sativa dans la liste INCI) en complément d’autres huiles végétales qui ont toutes l’avantage d’être produites en France. Franchement, c’est plus que souhaitable si l’on veut stopper un jour l’utilisation outrancière de l’huile de palme (rêvons un peu…). D’un point de vue cosmétique, l’huile de graines de cannabis sativa est blindée en oméga 3 et 6, donc hyper nourrissante et anti-oxydante. Elle serait également anti-inflammatoire et donc top pour traiter les peaux sensibles et/ou acnéiques. Sans parler des terpènes qu’elle contient, ces molécules olfactives aux vertus anti microbiennes et antiaériennes.
Les autres utilisations du CBD ? Dans sa forme pure ou mélangée à d’autres huiles végétales, et en fonction de sa concentration, on peut l’utiliser en application topique pour décontracter une zone ou se destresser, mais on peut s’en servir en complément alimentaire pour favoriser le sommeil par exemple.
Où le trouver ? Comme je vous le disais, pas mal de marques ont senti souffler le vent du CBD. Attention tout de même à ne pas acheter n’importe quoi sur n’importe quel site obscur. D’une part parce que vous n’avez pas la garantie que ce soit réellement du CBD et si, par malheur pour vous, le produit contenait du THC (la molécule psycho-active) vous tomberiez sous le coup de la loi. Sans parler des huiles coupées avec des huiles minérales ou autres, bref, évitez l’achat en ligne si vous ne connaissez pas la marque ou que ça vient de l’autre côté de la planète. Sorti des marques ayant pignon sur rue et respectant la réglementation, on évite.
Ma reco : Ho Karan bien sûr, la marque française créée par Laure Bouguen que vous avez pu entendre dans Beauty Toaster Episode 67 . Récemment, Laure a repositionné sa marque sur le créneau porteur de l’anti-stress et du bien-être et je trouve cela plutôt intelligent. Perso, j’adore son huile Holy Flow dosée à 2,5% de CBD. Parfaite pour calmer les insomnies ou s’endormir vite si on a eu une journée agitée. On peut l’utiliser sur des points de pulsation ou même en sublingual pour un effet plus rapide.
En Angleterre, la tendance CBD bat aussi son plein. Lors du salon Indie Beauty Expo London, j’en ai vu je ne sais pas combien qui venaient d’un peu de toute l’Europe et même des US. Pura Vida Organic, Sweet Mary Jane ou encore la marque Green Stem qui va même jusqu’à proposer le CBD en liquide pour vapoteuses, hum… Bref, il semble que la vague CBD n’en soit qu’à ses débuts.
Rien à voir, mais le magnifique numéro 8 de la Revue Nez consacre un dossier sur les « substances addictives » en parfumerie. A lire.
Et vous le CBD, ça vous branche ?