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Vendredi noir ou vert ?

Le Black Friday. On en entend parler facilement un mois avant que le carnage commercial ne commence. Ce matraquage permanent, j’ai du mal à supporter🤢… D’ailleurs, je n’ai jamais cédé à cette folie acheteuse. Car c’est vraiment une folie acheteuse, non ? Plus de fringues. Plus de chaussures. Plus de techno. Plus de trucs dont on n’a pas, mais alors pas du tout besoin… À l’heure où on parle de durabilité, de consommation responsable… A part enrichir certaines grosses entreprises et leurs actionnaires, je ne vois pas l’intérêt. Encombrer encore le peu d’espace dont on dispose pour vivre, faire circuler des millions de colis (en asservissant encore plus les livreurs), bourrer ses placards ? Pas très enrichissant. Dans tous les sens du terme…

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Clémence Von Mueffling est une française qui vit à New-York depuis des années. Issue d’une lignée de rédactrices beauté, c’est tout naturellement qu’elle a décidé de devenir journaliste et de créer un webzine autour de la beauté et du lifestyle dans la Grosse Pomme. Comment on s’est rencontrées ? Elle m’a demandé, via IG, si elle pouvait publier une traduction en anglais de l’interview de Joëlle Ciocco sur Beauty and Well Being, son site. Evidemment, j’ai dit oui, je trouvais ça plutôt sympa des sujets croisés. Et du coup, j’ai voulu en savoir plus sur elle et sur la beauté de l’autre côté de l’Atlantique. Je vous laisse découvrir Clémence, la créatrice de ce magnifique webzine en anglais, que je vous invite également à aller checker, car il est vraiment chouette, en plus d’être une mine d’infos ! Vivement qu’on se rencontre IRL 😉

Qui êtes-vous Clémence Von Mueffling ?

Je suis un peu née dans un pot de crème ! Avec une mère et une grand-mère rédactrices beauté au Vogue Paris j’ai très vite su que je voulais continuer cette tradition et travailler dans la beauté. Après des études à l’Université de Paris Dauphine puis à l’ESCP j’ai tout d’abord rejoint le groupe Clarins (à Londres), puis les parfums Carolina Herrera (au siège à Barcelone) et enfin le soin Dior (à Paris).

Ce n’est qu’une fois à New York que j’ai découvert le journalisme et réalisé que je voulais en faire une carrière. En 2014 j’ai lancé le magazine digital Beauty and Well-Being (BWB) puis en 2018 un livre, Ageless Beauty the French Way (St Martin’s Press).

Beauty and Well-Being, c’est votre webzine. De quoi ça parle et à qui ça s’adresse ?

BWB apporte un autre regard sur la beauté et le bien être. Il propose chaque semaine des articles de fond qui couvrent toutes les tendances beauté, bien être, soins naturels, nutrition, sommeil à travers des articles, des interviews mais aussi une rubrique culturelle et des recettes.

J’ai toujours considérer que la beauté et le bien-être ne faisaient qu’un alors que la presse alliait généralement beauté et mode. De plus, je suis régulièrement surprise par le peu d’articles dans la presse qui s’adressent aux femmes plus mures alors qu’elles ont autant envie que les plus jeunes de prendre soin d’elles. Beauty and Well-Being est né de cette envie d’apporter des solutions là où je trouvais qu’elles manquaient.

Vous avez écrit un livre, Ageless Beauty The French Way où vous parlez de votre mère et de votre grand-mère. Vous révélez également leurs secrets de beauté. Pourquoi teniez-vous à parler d’elles ?

Ce livre leur est dédié, elles ont une place très importante dans ma vie. Elles ont toutes les deux eu de grandes carrières à Vogue, et ont eu la chance de rencontrer non seulement les plus grands experts de la beauté de leur époque mais aussi les grands photographes tels qu’ Irving Penn ou Guy Bourdin. Aujourd’hui encore, elles sont pour moi, de parfaites ambassadrices de la féminité et de l’élégance Française.

Avec ce livre nous partageons non seulement les conseils d’experts français (pour le soin du visage, des cheveux, des mains, des pieds, des jambes…) mais aussi nos propres conseils, ceux de trois générations de rédactrices beauté. Les conseils y sont indiqués en fonction des âges : Jeunesse, Plénitude et Maturité.

En parcourant votre livre, j’ai appris que le démaquillage ne faisait pas partie des habitudes des américaines. Comment est-ce possible ? New-York est certainement aussi polluée que toutes les grandes capitales du monde, non ? 

Eh oui, les Américaines n’aiment pas du tout cela. Passer quelques minutes le soir à se démaquiller est la corvée absolue, mais heureusement petit à petit les mentalités changent. Le double démaquillage n’est pas encore accepté mais celles qui en ont fait l’essai sont, en général, convaincues. (Moi la première …merci Joëlle Ciocco!).

Quand au niveau de pollution de la ville de New York, j’ai moi-même été très surprise en m’y installant après avoir vécu dans des villes telles que Paris et Londres, que je trouvais plus propres. La réalité est que New York est sale, certes, mais moins pollué. L’OMS partage régulièrement ses données et les plus récentes sont très nettes. Paris est deux fois plus pollué que New York. (ndlr. Et pan !!!)

Selon vous, le massage est le secret Number 1 des françaises. Pourtant, elles semblaient plutôt s’en remettre à l’efficacité des crèmes jusqu’à il y a encore pas si longtemps. 

Le massage du visage est une technique moins en vogue, la clientèle s’est tournée ces dernières années vers des soins plus invasifs chez les dermatologues. Cette routine beauté a pourtant connu beaucoup de succès et un véritable « following ». Je pense aux grandes années du salon Ingrid Millet, puis celui de Françoise Morice, mais aussi les instituts plus confidentiels tels que Nicole Desnoé et bien d’autres qui ont vu défiler le tout Paris. Pour moi c’est la méthode la plus naturelle pour améliorer la qualité de la peau mais aussi prolonger sa tonicité et sa fermeté.

Vous réhabilitez le travail des esthéticiennes françaises, mais la mode actuelle des facialists nous vient en grande partie des pays anglo-saxons. Ce qui n’est pas banal dans un pays comme les Etats-Unis, où la médecine et la chirurgie esthétique sont reines.

Aux Etats-Unis, beaucoup de femmes sont allées trop loin avec les soins dermatologiques et la chirurgie esthétique. Aujourd’hui ,on commence à voir les effets de cette surconsommation et on se rend compte qu’avec des méthodes plus naturelles et plus douces, on peut obtenir des améliorations non négligeables.

Il y a un grand travail à faire aux Etats-Unis, et j’essaie de faire passer au maximum ce message en faveur d’une beauté plus naturelle. Ce qui compte ce n’est pas d’avoir une peau lisse et parfaite mais d’avoir une peau saine avec de l’éclat. A mon avis, il vaut mieux faire son âge que ne pas avoir d’âge. (ndlr. Je suis d’accord à 100% avec cette affirmation, Clémence !)

On ne parle plus que de cosmétiques green et clean en France. Y-a-t-il la même tendance de l’autre côté de l’Atlantique ?

Aux Etats-Unis c’est très à la mode aussi et d’ailleurs, même les experts s’emmêlent les pinceaux entre le green, le clean, le vegan, etc. Ce qui m’intéresse ce sont des marques respectueuses de notre corps (choix d’ingrédients) et de notre environnement (effort avec le packaging). A mon avis, tout est une question d’équilibre lorsque l’on parle de soins « clean ». Je fais personnellement très attention à choisir un déodorant avec uniquement des ingrédients naturels, j’utilise aussi un dentifrice sans fluor, et des shampooings sans sulfates.En revanche, je suis moins regardante avec le maquillage. Ce qui compte pour moi c’est vraiment l’effort de transparence des entreprises sur la composition de leurs produits et leur volonté de polluer moins.

Quelles sont les marques, produits qui cartonnent chez vous ?

Celles que l’on appelle aux US les ‘Indie Brands’ gagnent de plus en plus de parts de marché. La marque Tata Harper en était la pionnière. Aujourd’hui, les marques qui font parler d’elles sont : Kosas pour le maquillage, Sacha Juan pour les cheveux ou encore Sundays pour les ongles.

Pour le soin les marques qui cartonnent sont : Tatcha, Grown Alchemist, Indie Lee, L.A Bruket, le sérum du Dr Barbara Sturm et les crèmes Augustinus Bader.

Quelle est votre routine beauté ? Tendez-vous à la simplifier ? Etes-vous toujours fidèle aux marques françaises ?

J’ai toujours été pour l’efficacité et le naturel tout en étant sophistiqué. J’aime les marques de maquillage françaises telles que By Terry ou Chantecaille qui donnent un joli teint et beaucoup d’éclat. Je les applique après le sérum Filorga ou un soin hydratant léger tel que Valmont.

Lorsque je regarde ma trousse de toilette je peux dire que je suis archi-fidèle aux marques françaises ! Je ne quitte pas mon Eau Thermale Avène et j’ai toujours de la Cicalfate (Ndlr.La Roche-Posay) dans mon armoire de salle de bain avec un tube d’Homéoplasmine et de Jonctum. J’aime les eaux démaquillantes de Filorga, Bioderma et Odacité. Pour le mascara, j’aime toujours autant ceux de Chanel et Clarins et pour les vernis c’est Kure Bazaar, sinon rien !

J’utilise aussi les soins démaquillants de Joëlle Ciocco, que j’alterne parfois avec Caudalie, ou Valmont. J’ai rapporté dans ma valise récemment après un passage en France, des produits démaquillants Patyka que j’avais très envie d’essayer.

Ma seule grande infidélité, c’est mon parfum. J’utilise depuis quelques années un parfum Américain, c’est Tuberose d’Aerin Lauder.

Avez-vous des adresses à nous donner pour un parcours beauté sans faute à NY ?

Pour un weekend absolument idéal beauté et bien-être, je recommanderais un tour dans Central Park à pied ou à vélo pour prendre un grand bol d’air frais (ndlr. Je valide à 2000%). Puis descendre au nouveau club de wellness qui a ouvert ses portes ce mois-ci, The Wellpour pour un petit-déjeuner sain avant un cours de yoga avec Eddie Stern, le professeur star de New York (Ndlr. Gwyneth Paltrow en est hyper fan). On peut continuer avec une séance de réflexologie ou de méditation. Ensuite direction ABC V, le restaurant végétarien de Jean-George (absolument DELICIEUX !). Après, il suffit de traverser la rue pour aller se faire faire un soin du visage chez Rescue Spaavec Danuta qui travaille avec les produits Valmont et Biologique Recherche. On peut enchaîner avec un saut dans les boutiques de soins « green » et ma préférée est celle du Detox Market, fondée par 2 français. Idéal pour faire le plein des meilleures marques du moment et monter ensuite sur leur terrasse pour admirer la vue sur Soho.

Je terminerai avec un cours de poterie, très à la mode à NY, pour un peu de détente, dans Brooklyn avec ensuite un dîner léger chez The Butcher’s Daughter qui fait les meilleures tartines à l’avocat.

Merci à Clémence pour ces confidences et cette balade dans le New-York green et wellness.

Perso, là tout de suite, j’ai juste envie de prendre un billet et de partir essayer toutes ces bonnes adresses. Et vous ?

 

S’y mettre et s’y tenir cette fois

Comme chaque année, en septembre, je vois mes cours préférés pris d’assaut par des nouveaux venus. Vous aussi, à chaque rentrée, vous revenez de vacances, motivée, en vous disant : « cette année, c’est décidé, je fais du sport trois jours par semaine… ». Mais ce genre de bonne résolution s’évanouit très vite, passé quelques semaines. Sauf si on se pose les bonnes questions, avant de cramer son PEL dans un abonnement ruineux.

De quelle activité avez-vous envie ? Ok, le yoga c’est tendance, mais est-ce vraiment votre truc ? Si vous vous êtes éclatée en faisant du beach volley sur la plage ou en nageant, vous aurez peut-être plus envie d’un sport co (oui, on peut aussi en pratiquer à l’âge adulte), ou peut-être serez-vous dans votre élément dans un sport défouloir, plus cardio (boxe, danse etc.), ou encore dans une piscine (une copine de ma fille fait du water polo avec sa mère deux fois par semaine). Ecoutez-vous…

Vous voulez vous poser ? Tai chi, certains types de yoga, Pilates… Certaines activités demandent de la concentration et apprennent à mieux connaître son corps tout en apprenant à dépasser ses limites. Ne vous laissez pas intimider par certaines postures que l’on peut voir sur IG. Ces yogis ont tous débuté un jour…

Vous voulez vous muscler rapidement ? Le Pump, le Cross Fit… mais attention aux blessures. Il faut tout de même avoir un minimum de condition physique pour ce genre d’activité et bien respecter les consignes de charge et de posture.

 

A quel moment pratiquer ? Vous courez le soir pour récupérer les enfants à la crèche et faire deux-trois courses avant de rentrer ? Alors, ce n’est visiblement pas le bon moment… Vous avez du mal à vous extirper du lit le matin ? Clairement chez vous le matin, c’est fait pour dormir, donc laissez tomber. Quand je travaillais en entreprise (Thank God it’s over 😉 ), j’avais compris que la meilleure heure vu mon emploi du temps surchargé en permanence, c’était le midi. C’était ma bouffée d’endorphines, ce qui me permettait d’échapper au stress de la rédaction, de rencontrer d’autres gens, de me vider la tête, quoi ! Certes, je déjeunais devant mon ordi en quatrième vitesse au retour, mais j’étai très productive ensuite. Aujourd’hui, mon indépendance me permet d’aller exercer mon activité physique le matin, le midi ou en fin d’après-midi, sans aucune prise de tête. C’est nu super avantage, mais bon, il y a d’autres inconvénients aussi…

Mais où aller ? Le lieu, très important le lieu. Attention, je ne parle pas d’adresse mais de géographie. Facilitez-vous la tache ! Galérer pour rejoindre votre salle ou votre piscine, c’est le meilleur moyen de lâcher l’affaire après quelques semaines. Si vous devez parcourir plusieurs kilomètres en voiture (et tourner pour vous garer…) ou prendre les transports pendant plus d’une demie heure, oubliez ! L’idéal, c’est que le lieu de votre activité soit facile à rejoindre à pieds de préférence. Evidemment, le coach à domicile ou sur le lieu de travail c’est l’idéal, mais perso, je n’ai jamais eu les moyens d’avoir un coach privé, quant aux boîtes qui proposent un lieu dédié au sein de l’entreprise, ça existe mais c'(est encore très peu répandu.

Et les jours sans ? Les jours où on a la flemme, les jours de règles où on a l’impression que toute notre énergie s’écoule avec le flux menstruel, bah on force pas. Vous avez loupé un jour ? Rien de grave. Vous irez demain ! Mais surtout ne lâchez rien. Jamais plus de 2 jours d’affilée à sécher, sinon on est certaine de ne jamais y retourner.

Alors qui s’y met ou s’y remet cette année ? 

Se muscler, mais pas que…

On parle souvent de l’aspect physique quand on évoque la pratique du sport. Ca muscle, ça donne la pêche, ça augmenterait même l’espérance de vie lorsqu’on pratique régulièrement (environ 3 ans de plus, à raison de 92 mn par semaine), paraît-il. Mais, mais il y a des sports qui en font plus que d’autres. Et là, je me dis que j’ai pas si bien fait d’arrêter le pump… Je vous dit pourquoi.

Ne pas faire son âge. C’est vrai que pour quelqu’un qui est né 22 ans après la seconde guerre mondiale, je m’en sors plutôt pas mal (Ahahah !). L’autre fois le jeune homme qui est venu remorquer ma voiture pour l’emmener à la casse (RIP ma petite voiture ;-( ) n’en croyait pas ses oreilles quand il a vu mon permis. Et il m’a dit un truc qu’on ne m’avait jamais dit avant : « oui, mais vous faites du sport, non ?  » Et je me suis souvenue d’un papier américain que j’avais gardé religieusement (je me constituais des docs depuis l’Université, mais j’ai arrêté). Ca dit que si soulever de la fonte fait gonfler les muscles, ça permet également à la peau de rester jeune. Des chercheurs ont découvert que soulever des poids améliorait le fonctionnement de la mitochondrie des cellules du cerveau et du tissu musculaire. Pour info, la mitochondrie c’est une sorte de micro centrale électrique qui produit l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de toutes les cellules. Ceux qui s’astreignent à des séries de push ups connaissent les mêmes bénéfices. « La mitochondrie n’est plus aussi performante avec l’âge, en particulier à cause des dommages causés par les radicaux libres. Sans mitochondrie, pas de collagène, pas d’élastine et pas d’acide hyaluronique non plus. Or ces trois-là garantissent à la peau sa souplesse, sa tonicité et son hydratation naturelle. Je cite une dermatologue américaine, le Dr Leslie Bauman. « Il est possible que lever des poids booste l’activité d’une mitochondrie jeune, ce que ne fait ni le running (Gloops !) ni le fitness en aérobie (cardio). » L’article se poursuit en disant que les recherches devraient apporter une réponse d’ici 5 ans… Euh, bah vu que cet article doit bien avoir 4 ans, ça ne devrait plus tarder.

sport, minceur, fitness
Un vieux visuel sport de Beauty Toaster #recyclage

En attendant, il existe d’autres effets whouaou ? Quand on fait du sport, en particulier un sport d’endurance (cardio, running, vélo etc.), on sécrète de « bonnes » hormones. Comme les endorphines qui sont considérées comme une morphine naturelle. Parallèlement, elles boostent la circulation sanguine et sont reconnues pour être très bénéfiques pour la peau. Le bonus : elles restent actives plusieurs heures après l’arrêt de l’activité, et ça c’est parfait pour le glow !

On fait aussi baisser son taux de cortisol. Le cortisol, c’est l’hormone du stress qui a haute dose chamboule le métabolisme, nous épuise et accélère le vieillissement interne… En parallèle, on a rarement les traits détendus quand on est sous tension et ces plis, ces mimiques du visages finissent par marquer la peau, d’abord en surface puis plus en profondeur. Donc moins de stress, c’est moins de grimaces et une peau plus lisse. CQFD ! Ok, c’est peut-être un raccourci un peu rapide, mais observez-vous :  vous forcez les sourcils quand vous êtes cool ?

On fait baisser le taux de sucre dans le sang. Or le sucre est responsable de la glycation, la rigidification des fibres de collagène et d’élastine. Avec à la clef, plus de rides et une peau ramollie.

Et je pourrais encore parler de plein de choses, l’effets sur le système cardio-vasculaire, lia sécrétion de dopamine, etc. Allez, à vos kettlebells !

Mais plus sérieusement, le sport et vous ça fait deux ou ça fait partie de votre vie, comme manger ou dormir ?

Prendre la vague à plus de 50 ans…

C’était en février dernier. Je commençais à préparer mes vacances d’été. Je voulais, comme chaque année, partir en Martinique. Problème : entre les billets d’avion qui coûtent les deux bras, la location du bungalow et celle de la voiture, le budget allait être extrêmement serré (#vismaviedindependante). Eh oui, quand on est salarié, qu’on a son salaire qui tombe tous les mois, on peut mettre de côté, budgéter… Aujourd’hui, ce n’est plus mon cas. Résultat, je cherche une autre destination, pas trop lointaine, ensoleillée de préférence et pas trop ruineuse non plus. Je ne veux pas de clubs de vacances, car je ne me suis jamais sentie aussi seule que dans ce genre d’endroit #vismaviedemamansolo. Et puis me vient une idée : et si pour une fois, je me faisais des vacances sportives ? Mais quel sport ? Il faudrait que je puisse le partager avec ma fille en plus. 17 ans, envie de se la couler douce avec son extension préférée #portableIG. Donc pas question de l’emmener dans une retraite yoga ou ce genre de truc qui ne l’intéresse absolument pas.

Soudain, je me suis rappelé ce fantasme d’ado que j’avais. A l’âge de ma fille, je lisais des livres sur le surf, je rêvais de partir, planche sous le bras, de pratiquer aux 4 coins du monde en suivant les saisons. L’année dernière, je l’avais envoyé suivre un stage de surf avec l’UCPA et elle n’avait plus pratiqué depuis. Je lui ai donc proposé l’idée. Elle m’a dit ok, et hop j’ai choisi un spot, Famara au Nord de Lanzarote, réservé l’avion, l’appart’, la voiture et voilà comment je me suis retrouvée 4 heures par jour dans l’eau à tenter de me tenir en équilibre sur une planche de 2 mètres.

Famara, c’est un panorama extraordinaire. Les volcans, les étendues désertiques, la mer et un climat tout à fait supportable (pensée pour ceux qui étaient à Paris sous 40°degrés)… Il y a beaucoup de vent, c’est souvent couvert d’ailleurs, dans ce coin. Mais bon, mon but était sportif et non de lézarder au soleil, comme d’hab’.  J’ai été servie ! L’apprentissage est ingrat. On tombe beaucoup, on perd l’équilibre non stop, on se reçoit les vagues en pleine face. Il m’a fallu 3 bonnes journées pour parvenir à me tenir enfin debout. Mais j’y suis arrivée ! Eh oui, apprendre à 50 ans passé, ce n’est pas pareil que de s’y mettre à 10 ! C’est sûr que si je m’étais comparée à ces jeunes qui arrivent le matin sans avoir jamais mis un pied sur une planche et qui, au bout de 2 heures, ont déjà acquis les rudiments, j’aurais vite jeté l’éponge !

Mais j’étais pas là pour me comparer à des mômes de l’âge de la mienne. J’étais là pour apprendre un truc nouveau, pour m’amuser, et accessoirement pour sortir de ma zone de confort. Et quoi de mieux pour y parvenir, que de se confronter à un élément aussi imprévisible que la mer ? Avec le surf, on apprend qu’une vague n’est pas une simple vague. Que pour en surfer une il faut en laisser passer parfois 5-6, qu’il faut accepter de tomber, puis de se relever. De tomber à nouveau. Et de se relever. Pas de honte, jamais. Juste l’envie d’y arriver.  Donc on apprend l’observation, la patience, la persévérance et… L’humilité.

Lanzarote, Caleta de Famara, surf
Il y a des jours où « ça tabassait » comme on dit. J’ai dû me retrouver dans le tambour de la machine à laver une bonne trentaine de fois, essayant de protéger ma tête comme je pouvais d’une éventuelle chute de planche. Ca m’a aussi appris plein de choses sur moi. J’ai vu que je n’avais pas tant peur que ça de me jeter à l’eau, au propre comme au figuré, que j’avais plus d’endurance que je l’imaginais et que j’étais quand même encore bien casse-cou !

J’ai pris cher : des tasses entières d’eau salée, des bleus aux genoux gros comme des balles de ping pong, le dos et les bras fracassés en fin de journée. C’est un sport risqué, faut pas l’oublier ! Mais à aucun moment je n’ai remis mon choix en question. Je voulais vivre mon petit rêve de jeunesse et je l’ai fait. A un moment, j’ai pensé que j’y étais allée un peu fort en nous prenant direct un forfait de 10 jours d’apprentissage. Mais, que voulez-vous, quand je m’engage dans un nouveau truc, je le fais à fond ! J’ai pas lâché. Après un petit passage forcé chez l’ostéopathe, je me suis remise à l’eau dès le lendemain !

Le bilan de cet apprentissage express et pour le moins énergique ? J’ai réussi mon challenge avec moi-même. Je ne suis pas devenue surfeuse pro (c’était pas le but, hein) mais je sais tenir sur une planche. Et j’ai déjà envie de repartir ! Mais cette fois, je ferai différemment. Maintenant que j’ai quelques rudiments, je vais essayer de développer ma pratique, en évitant l’école de surf classique, histoire de pouvoir progresser plus rapidement. Oui, car au cas où ça vous intéresserait, l’école de surf, c’est bien pour débuter, à condition qu »il n’y ait pas beaucoup de monde et qu’on apprenne et progresse tous à la même vitesse. Evidemment, dans ce genre de contexte #ecoleusine, c’est juste impossible. Les profs doivent gérer une dizaine de personnes (on a été jusqu’à 15 !), c’est compliqué d’analyser ce qui va ou ne va pas, d’avoir un oeil sur tout le monde. Et quand on débute, l’encadrement c’est hyper important pour ne pas se décourager et progresser rapidement. Et puis, je ne ferai pas de journées complétes. C’est trop éprouvant pour le corps (enfin, pour le mien en tous cas…) et ça peut vite dégoûter les plus motivés (spéciale dédicace @sarahyoga.fr 😉 ) D’ailleurs pour me donner du courage, j’ai repris la méditation que j’avais un peu délaissée, ces derniers mois. Ca me permettait de me recentrer le matin au lever et le soir au coucher.

surf, Caleta de Famara, surfEn bonus, et sans le chercher, j’ai fait une détox totale de news et de tout ce qui pollue notre cerveau à longueur de journée, toute l’année. J’ai lu, j’ai ri avec ma fille et avec Sarah, notre copine prof de yoga alsacienne qu’on a rencontrée au cours de surf justement (elle est super, allez checker son site www.sarahyoga.fr). Vous savez quoi ? J’en ai ch… Vraiment. Mais, j’ai passé sans doute mes meilleures vacances depuis des années, car j’ai appris un nouveau sport et j’ai repris confiance en moi par la même occasion. Et surtout, je me suis fait plaisir et clairement, y’a pas d’âge pour ça !

Et vous, les vacances c’était comment ? Sportives ? A la cool ? En solo ou en tribu ? Ca remonte à quand la dernière fois que vous avez fait un nouvel apprentissage sportif ou non ?

 

L’Amérique à l’heure de la beauté éco-responsable

J’ai réalisé cette interview à Paris à l’occasion du Salon In-Cosmetics qui réunissait, il y a quelques mois, tous les grands acteurs du secteur : fournisseurs d’ingrédients, fabricants, marques etc.

Beauty Toaster : bonjour Gay, Je dois vous dire que je suis très fière de vous interviewer pour Beauty Toaster, car vous êtes une scientifique réputée dans le monde de la cosmétique et également parce que vous êtes ma 1ère invitée anglophone. Donc je suis d’autant plus fière.

Gay Timmons : Bonjour Chantal, je suis très impressionnée et très fière d’être votre première invitée anglophone .

1 Quelle est votre formation et en quoi consiste votre activité aujourd’hui ? 

J’ai d’abord été anthropologue et par la suite je suis retourné à l’université afin d’obtenir un diplôme en physiologie. Dans l’intervalle, j’ai commencé à travailler pour l’agriculture en Californie, parce que c’est l’autre chose que l’on fait là-bas, en dehors de la tech. Je travaillais avec des agriculteurs spécialisés dans le bio notamment. Aujourd’hui, cela fait 30 ans que je travaille avec des agriculteurs californiens mais également dans le monde entier. Et je me suis spécialisée dans les huiles végétales, huile de coco, de palme, de tournesol… tout ce qui vient d’une plante.

2 Vous êtes spécialisée dans les cosmétiques uniquement ? 

Pendant 10 ans, j’ai vendu à l’agro-alimentaire. Mais, un jour j’ai réalisé que je ne voulais plus rien avoir à faire avec une industrie qui pouvait par certains aspects détruire l’environnement. Donc en 1998, j’ai préféré me tourner vers l’industrie cosmétique.

3 Vous vivez en Californie et vous dites que beauté et écologie sont liés, qu’entendez-vous par là ? 

Quoi que vous appliquiez sur votre corps, cela finit dans les égouts. Et cette eau, va dans la nature, dans les sols. Quand je marche dans de grandes villes comme NY avec tous ces bâtiments, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces gens qui mettent des crèmes, prennent des douches et à toute cette eau qui termine dans la nature. Et ce n’est qu’un aspect du problème… L’autre aspect c’est que lorsque l’on utilise excessivement les ressources naturelles, elles finissent par se tarir. Or l’agriculture bio est basée sur le renouvellement, la durabilité des ressources naturelles.

4 Comment se porte le secteur cosmétique aux US ? Ici, les consommateurs s’orientent de plus en plus vers le bio, le clean. Il y a beaucoup de défiance à l’égard des ingrédients… 

Pareil aux US. Je dirais qu’il y a deux groupes. Si vous êtes un marketeur, vous distinguez un premier groupe, celui des millenials et des GEN Z, qui sont très concernés par les questions de sécurité, de durabilité, d’impact environnemental, de sourcing. Et puis il y a un second groupe, comme les femmes enceintes ou celles/ceux dont un membre de la famille est atteint d’un cancer. Mais c’est une prise de conscience mondiale en fait. On le voit aussi au Japon, en Corée, ça commence aussi un peu en Inde, en Amérique du Sud aussi.

5 Les appli beauté :  bonne ou mauvaise idée ? Ici, les gens n’ont plus confiance dans les cosmétiques depuis quelques temps, et particulièrement depuis que les Appli se sont développées. Est-ce la même chose chez vous ? Est-ce que les gens vérifient chaque produits de beauté acheté ? 

Oui les américains les utilisent. Mais ces appli sont un peu frustrantes car elles n’ont pas beaucoup évolué. Vous savez, il y a tellement d’informations à prendre en compte, il existe plus de 65 000 ingrédients cosmétiques, c’est beaucoup de datas. Chaque ingrédient est fabriqué différemment par les sociétés qui le commercialisent. Par exemple, un tensioactif pour les shampooings pourra être fabriqué par 5 laboratoires de 5 façons différentes. Même les matières 1èreutilisées ne seront peut-être pas les mêmes. Donc les App sont très limitées.

Une des grandes différences que je vois entre l’Europe et les US, c’est qu’aux US, on a plein d’enseignes de cosmétiques spécialisées dans le naturel et le bio. Credo, Follain, The Detox Market, Aillea, pour ne citer que ces 4-là, mais il y en a d’autres. Ils vendent plein de marques et ont leur propre grille d’évaluation, ce qui donne au consommateur un sentiment de sécurité, car il sait que les produits sélectionnés sont sûrs pour leur santé. Certaines boutiques sont plus regardantes sur l’impact environnemental comme Aillea et Follain qui est particulièrement exigeant. Credo un peu moins, mais si vous allez sur le site et que vous dites que vous ne voulez pas de tel ou tel ingrédient, vous obtenez facilement la liste des produits répondant à votre demande.

Pour moi, ces enseignes et leurs sites sont également un bon moyen de s’informer.

6 On n’a pas ce genre de magasin ici, ça commence mais c’est encore tout petit.

Mais je pense que ça viendra. Ca a explosé aux US en 3 ans, donc ça n’a pas été si long. Dès que le consommateur commence à se manifester…

Moi : Oui bien sûr, les enseignes suivent…

Gay Timmons : oui

7 Pensez-vous que certains ingrédients devraient être bannis des formules cosmétiques et si oui pourquoi ? 

Oui, je suis un peu plus strict que les autres. J’ai une définition très simple de ce qu’est un cosmétique bio. Il y a eu un article très intéressant écrit par des chimistes renommés en 1996 ou 1998, je ne sais plus, John Warner et Paul Anastas : les 12 commandements de la chimie verte. Ce papier décrit comment fabriquer de nouveaux ingrédients chimiques, parce qu’on en a besoin. On ne peut pas fabriquer juste avec de l’huile, des huiles essentielles et du sucre, ce n’est pas suffisant. On a besoin de tensioactifs, d’émulsifiants, on a besoin de beaucoup de choses pour qu’une formule fonctionne. Donc si l’on respecte ces 12 principes plus celui de l’énergie renouvelable, alors on peut fabriquer à peu près tout ce dont on a besoin. C’est sur cet article que les principes de Cosmos et Ecocert sont basés. Donc selon moi, si un ingrédient ne respecte pas ces critères, il ne devait pas être utilisé. On ne devrait rien utiliser de dangereux pour la peau ou pour l’environnement.

8 Après les parabens, le phénoxyéthanol est dans le collimateur des consommateurs français. Ils ne croient pas au niveau d’utilisation de sécurité. Ont-ils raison ?

Honnêtement, je n’ai pas assez lu sur le sujet. Une chose que je sais, c’est que nous parlons beaucoup en ce moment du microbiome et que le phénoxyéthanol, endommage le microbiome.

De ce point de vue, nous avons encore beaucoup à faire concernant les conservateurs. Nous devons avoir des conservateurs, car personne n’a envie de voir se développer des colonies de bactéries dans ses produits.

Beauty Toaster : Tout particulièrement lorsqu’il a de l’eau dedans…

Oui car là où il a de l’eau, il y a de la vie. Je rappelle toujours cela : bactéries, levures et moisissures. On doit avoir un moyen de contrôler leur développement. Donc oui, je pense qu’il y a certainement de bonnes raisons de s’inquiéter des phénoxyéthanols et de la plupart des parabens. On a encore beaucoup à apprendre, c’est un domaine en constante évolution.

 9 Au fait, en tant que consommatrice française, si je me rends aux Etats-Unis et que j’achète des produits américains, comme par exemple des crèmes bio, est-ce que je risque d’y retrouver des ingrédients ou actifs  interdits par les normes européennes ? 

C’est assez rare. J’ai beaucoup travaillé avec les marques US qui voulaient être commercialisées en Europe. On n’a jamais eu de problèmes majeurs sur les formules. Souvent c’était des histoires d’étiquetage. Mais il y a beaucoup de produits importés aux US et là, on ne sait pas grand chose de ces produits, en particulier ceux qui viennent d’Asie. Donc je m’inquièterais plus de ces marques. Les bonnes marques font en sorte de mettre sur le marché des produits safe enfin safe selon leurs critères (qui ne sont pas les miens…), mais ils remplissent les mêmes exigences que ceux du marché Européen. Pour les produits bio, ils doivent être certifiés. S’ils sont certifiés, pas de problème, les formules seront clean. S’ils ne le sont pas, il faut lire la liste des ingrédients et aux US, on estime que le consommateur doit être informé.

10 Vous n’avez pas les mêmes normes qu’en Europe, comme Cosmos ou Natrue ? Est-ce que cela va changer ? 

Je ne vois pas beaucoup de marques certifiées d’après ces standards à part les entreprises qui veulent vraiment se différencier des autres. Mais certaines le sont cependant. Comme Jane Iredale (marque de maquillage) qui est Cosmos. C’est une marque distribuée un peu partout dans le monde. Il n’y a pas d’exigence de certification, même en Europe. Apparemment, la loi de sécurité sanitaire (safety assessement law) a dit que dès qu’une norme Iso serait en vigueur, pour les produits naturels et bio, une certification serait nécessaire, mais ce standard Iso s’avère assez défaillant. Les normes Cosmos et Natrue sont bien meilleures. Mais ici, non plus je ne vois pas beaucoup de produits de beauté  certifiés cosmos ou Natrue.

Moi : ça coûte de l’argent…

Encore une fois, on en revient au consommateur. C’est lui qui doit exiger cela.

11 Quels sont les ingrédients les plus populaires en ce moment aux US ? 

L’huile d’argan toujours, l’huile de bouton de rose… Pour moi qui travaille uniquement avec des ingrédients bio, il y a l’huile de noix de coco. Les huiles « exotiques » en général, tout le monde veut quelque chose de nouveau, des huiles africaines ou sud-américaines, comme l’huile de copaïba, de murumuru, tous ces ingrédients sont très intéressants. C’est pour ce type d’ingrédient que la demande est la plus forte.

12 J’ai entendu dire que la tendance « Farm to Face » (ndlr. Intraduisible en français) est très en vogue en ce moment chez vous. Pourriez-vous nous expliquer le principe ? Est-ce comme le bio ici ? Est-ce juste du marketing ?

Je pense que lorsque vous avancez ce genre d’allégation, vous avez la possibilité de retrouver la source, la ferme d’où sont originaires les ingrédients et la seule façon de faire cela, c’est d’utiliser des produits bio, puisque cette certification exige la traçabilité. Mon entreprise représente des fermes ou plutôt des entreprises de transformation qui travaillent avec différentes fermes, dont elles transforment les productions. Et ensuite je vends ces ingrédients à l’industrie cosmétique. Peut-être qu’ils les vendent aussi à l’industrie alimentaire. Ce sont donc ces ingrédients comestibles qui sont maintenant utilisés sur le visage et c’est pour cela qu’on les appelle « Farm to Face ». C’est marketing, mais je pense que n’importe qui qui achète des ingrédients chez moi peut se prévaloir de cette allégation.

13 On m’a dit que la cosmétique en DIY était très populaire en Californie. Ici  aussi ça prend de l’ampleur. Est-ce que ce pourrait être une future grosse tendance ? 

C’est de là que viennent toutes les indie brands que l’on voit actuellement. Si vous êtes bon dans ce que vous faites, et si vous croyez en ce que vous faites… La fondatrice d’une grande marque avec laquelle je travaille a commencé comme ça. Elle a commencé à offrir à ses amies des produits qu’elle fabriquait. Quelqu’un lui avait dit qu’elle avait une peau sensible et tout un tas de problèmes. Elle a conçu cette magnifique ligne de rouge-à-lèvres, et de skincare. Elle achetait les ingrédients sur un site web et faisait tout à la maison, et elle l’a transformé en business. Il y a plein de programmes, plein de MOOCs sur les cosmétiques green comme celui du NY Institute of Aromatherapy, un autre qui vient d’Angleterre aussi. Tous sur le DIY de cosmétiques greens.

Mais oui, c’est très populaire en ce moment, c’est drôle et ça vous en apprend un peu sur la chimie, donc c’est pas mal, on apprend de nouvelles choses, mais je ne pense pas que ça remplacera la cosmétique traditionnelle.

14  Sera-t-il possible un jour d’avoir des produits de beauté absolument bio, propres et sûrs pour nous et pour la planète ? 

Oui, bien sûr. Je pense qu’il y a plein d’entreprises qui le font aujourd’hui. Je pense que cela dépend des connaissances et de l’engagement des décideurs de ces entreprises. Dans les magasins que j’ai cités précédemment, la plupart des produits vendus sont dans cette veine, ce sont des critères que je partage et la plupart des mes clients vont vers cela.

15 Quelle est la prochaine étape pour l’industrie de la beauté ? 

Je pense que ce sera très difficile pour les fabricants de cosmétiques tradi d’adopter ces valeurs, car ils sont habitués à utiliser des ingrédients chimiques, dont certains sont issus du pétrole. Et ils disent que c’est safe, mais ce n’est pas safe pour l’environnement, et du coup, je ne suis pas persuadée que ce soit safe pour nous, d’ailleurs,  c’est ce que pensent beaucoup de consommateurs, les jeunes en particulier.

16 Pensez-vous qu’on s’achemine vers des règlementations internationales ? Et quid des tests sur animaux, à quand une interdiction totale et mondiale ? 

On a interdit les tests sur animaux en Californie. Vous l’avez fait en Europe. Et les Chinois, qui exigeaient des tests sur animaux, ont déclaré qu’ils n’allaient plus les exiger, donc on va dans la bonne direction concernant ce point.

En ce qui concerne les normes en général, dans une telle industrie, qui inclut le consommateur, tout le monde (chimistes, labos) doit avoir un discours clair. On doit tous se pencher sur les débats d’aujourd’hui, c’est pour cela que je suis venue au Salon In-Cosmetics à Paris, un gros salon sur les ingrédients. Venir ici était pour moi, une mission personnelle. Et on a eu des conversations intéressantes sur la thématique du prochain salon qui sera sur la durabilité et ce que cela implique, d’un point de vue sécurité sanitaire et environnementale. Parce qu’aujourd’hui tout le monde utilise ce mot à tort et à travers et selon moi, si vous faites du mal aux gens, vous n’êtes pas dans la durabilité, c’est simple. Comme toujours, on doit évoluer, on doit avoir une position claire.

 

 

Pollution et recyclage, on en parle ?

Les bouteilles en plastique, c’est 500 milliards d’unités consommées chaque année dans le monde. Mais il n’y a pas que les bouteilles d’eau qui polluent. Les sacs en plastique aussi. En fait, tout contenant qui est voué à finir sa vie dans une poubelle est une source de pollution. On le voit tous les jours dans nos réfrigérateurs et on le voit aussi dans nos salles de bain. Un tube de crème terminé ou pas, un mascara desséché, et je ne parle pas de ces tonnes de crèmes, sérums etc. qui se déversent dans la nature chaque jour.

C’est assez dramatique de se dire que même en faisant gaffe à plein de trucs, comme utiliser des produits bio que ce soit en cosmétiques ou en hygiène, utiliser des recharges, nettoyer sa maison avec des produits moins toxiques, fabriquer sa propre lessive… on participe quand même chaque jour au déclin de la planète.
Ca m’interpelle depuis plusieurs années et de plus en plus depuis que j’ai commencé Beauty Toaster le podcast. Au-delà des formules, la question des packagings se pose également et là, ce sont les Indie Brands qui montrent la voie.

Entre formules solides, élimination des emballages inutiles, matériaux recyclables, flacons rechargeables ou en verre, elles sont toutes  pour la plupart, en pointe ou tentent de l’être. Quand de grands acteurs en sont encore à, soi-disant « chercher des solutions ». Bah, elles existent les solutions, il faut juste avoir un peu de « courage », si tant est que sauver notre planète relève du seul « courage ».

Perso, j’ai toujours trouvé les blisters (papiers transparents qui scellent les boîtes, dans les parfumeries notamment) totalement incompréhensibles. Surtout que l’on trouve parfois jusqu’à 3 enveloppes pour un seul produit. Le blister + la boîte + la protection qui empêche le flacon de se balader dans ladite boîte. C’est beaucoup pour un pot de 30 ml tout de même ! Ah oui, j’ai oublié la notice imprimée sur un autre morceau de papier ! Dieu merci le blister est en voie de disparition (mais pas encore en parfumerie hélas), certaines entreprises le remplacent même par un équivalent en cellulose issu du maïs par exemple. Donc les solutions existent bel et bien !

REN, plastique recyclé, pollution, écoresponsable

Par ailleurs, le recyclage des flacons et tubes en plastique pose aussi problème. Déjà savoir que la fabrication d’une bouteille en plastique nécessite 1/4 de son volume en pétrole pour être produite, ça calme… Du coup, certaines marques font le choix de l’aluminium ou du verre. Mais on commence aussi à voir des contenants en plastique recyclé apparaître, d’autres constitués d’algues (comme l’agar agar). Le « problème » (selon les marques…) c’est qu’il n’est pas transparent et que ça, paraît-il, ça gène le consommateur, que l’acheteur veut voir ce qu’il y a dans le flacon et que celui-ci se doit donc d’être transparent comme le cristal. Mais à quel prix ? J’aimerais bien qu’on me montre un jour le sondage qui atteste cette exigence. Si vous le trouvez, faites-moi signe !  Non, les consommateurs n’ont jamais exigé de packs transparents et ne se détourneront pas d’un produit embouteillé dans un flacon en plastique recyclé.

Certaines marques sautent le pas comme REN avec sa ligne corps aux algues, qui utilise des matières hybrides (plastique recyclé récolté dans les océans et bouteilles recyclées). Alors ouais, ce plastique n’est pas transparent, il est même un peu gris, mais où est le problème ? Après tout si la formule est bonne. Sachant que ce flacon terminera à la poubelle, je me fiche bien de sa transparence. Je préférerais amplement avoir plus de transparence dans les formules que dans les packagings. A bon entendeur… Bon à savoir : la transparence d’un plastique suppose que l’on ajoute des filtres anti-UV dans la formule pour éviter à son contenus (les gels douches notamment mais pas que…) de virer au jaune sur l’étagère du magasin. C’est pas fou, ça ?

C’est le devoir des marques de prendre leurs responsabilités. Longtemps, elles ont été obnubilées par leurs marges, il est grand temps qu’elles changent de braquet et s’intéressent plus à notre santé et à celle de planète, qu’à leurs actionnaires… De toutes les façons, ceux qui auront le dernier, c’est nous, nous les consommateurs, à l’autre bout de la chaîne. Donc si nous décidons de favoriser les entreprises qui oeuvrent dans le sens de l’Histoire (moins de PVC, plus de matériaux recyclables comme l’aluminium ou le verre…) et dans l’intérêt de notre survie (et ça vaut pour tous les domaines), les  entreprises concernées n’auront pas d’autres choix que de suivre.

Qu’en pensez-vous ? Vous aussi, les packagings plastiques de la cosméto vous posent problème ? N’hésitez pas à partager, votre opinion ou votre sentiment sur la question.

Faire un break au Château du Launay

Lorsque j’ai eu envie d’interviewer Carole Bogrand qui a crée les cures retraites bine-être et détox au Château du Launay, je me suis tout de même demandé sur qui j’allais tomber. Allais-je tomber sur des gens complètement allumés ? Sur une secte ? La vague actuelle autour du bien-être et du développement personnel est quand même le repaire rêvé pour toutes sortes de gourous pas toujours animés de bonnes intentions !

En parcourant le site du Château, j’avais vu des termes comme « jeûne », « hydrothérapie du colon »… le genre d’infos qui impose la prudence. Coïncidence, quelques jours avant de m’y rendre, j’avais vu sur Arte un documentaire très intéressant sur le jeûne. Alors bizarrement, je m’y suis rendue, plus curieuse que stressée.

retraite bien-être, jeûne, yoga

Carole est une femme accueillante et a les pieds bien sur terre. Elle m’a dit : « Ca ne m’intéressait pas de jouer les châtelaines ». Car lorsque l’on vient faire un séjour dans son domaine, on est véritablement chez elle, dans sa maison, où elle vit avec son mari. Ah ça non, Carole n’est pas du genre à se poser et regarder la vie s’écouler comme un long fleuve tranquille. Comme elle l’explique dans le podcast, elle a voulu crée un lieu multidimensionnel. Depuis plusieurs mois, Carole et son équipe accueillent donc des personnes ayant envie ou besoin de faire une pause, d’arrêter le temps et de se recentrer sur l’essentiel. L’endroit est chaleureux. Ce n’est pas un centre de détox médicalisé, froid et sans âme. J’ai pratiqué ce genre d’endroit où on se sent terriblement seule. Alors qu’au Launay, on est comme en famille.

On peut choisir parmi différentes cures. Cela va du jeûne hydrique (eau et bouillons uniquement, bon courage !) à la cure végétale (fruits, légumes, graines…), en passant par la cure détox, exclusivement à base de jus et de bouillons. D’après vous laquelle ai-je choisi ? La végétale of course. Je n’ai jamais caché que les cures de jus n’étaient pas pour moi. Je trouve ça trop violent (et souvent bien trop sucré) pour l’organisme. En plus en plein hiver, vous imaginez ??? De quoi me rendre complètement folle ! J’ai donc choisi la végétale.

 

A mon grand étonnement. C’était loin d’être triste et fade, mais si pas de pain, pas sucre et pas de dessert. Bizarrement ça ne m’a absolument pas manqué. En cuisine, un jeune chef inventif qui a travaillé à l’Elysée, au Pré Catelan et a su créer avec beaucoup de talent une cuisine fusion d’inspiration franco-vietnamienne surprenante. Les légumes sont de saison (plutôt racine en hiver donc) et sont relevés par des sauces et bouillons très originaux. On mange cru, cuit, on mange des fleurs aussi et on n’a jamais faim, alors que les quantités pourraient laisser craindre le contraire.

Le matin, on se réveille aux environs de 7 heures et on s’adonne, si on le veut, à un rituel ayurvédique (le oil pulling) qui consiste d’abord à nettoyer sa langue à l’aide d’un gratte-langue avant de malaxer une petite quantité d’huile dans la bouche pendant 10 minutes. C’est un moyen efficace pour purifier l’organisme de tout le mucus accumulé pendant la nuit et de renforcer le système immunitaire paraît-il… Ensuite direction le studio de yoga pour suivre un cours de yoga Vynyasa avec Monique, une super prof venue d’Australie. C’est tonique le yoga Vinyasa, ça demande de la souplesse et ça réveille. Super attentive, elle propose toujours des options pour ceux et celles qui sont un peu rouillés ou sont moins flexibles.

yoga vynysa

Après une heure de respirations et de postures, c’est l’heure du petit-déjeuner où l’on a droit à un bol de porridge à base de graines de chia. Pour moi la toxico de la tartine beurrée, ce fut une expérience, mais pas du tout frustrante. Ca m’a juste prouvé que je pouvais manger autre chose le matin et je me suis promis de le refaire à la maison. Euh, bon, j’ai pas encore commencé, mais j’ai acheté mon sachet de graines de chia, c’est déjà ça 😉 !

Puis, en route pour une bonne dizaine de kilomètres de randonnée. C’est top ! Je n’ai jamais randonné de ma vie. J’associe cette activité au 3ème âge. Ridicule ! C’est super la rando ! On dépasse ses limites, on découvre des lieux uniques et préservés, on écoute les sons. Je n’avais plus fait de balade en forêt depuis que j’étais enfant. Ce fut une vraie redécouverte. J’essayais de méditer en marchant, de porter mon attention sur les bruits, les odeurs, de faire continuer mes 5 sens plutôt que d’être en pilote automatique, quoi ! Et bizarrement, zéro fatigue, zéro envie d’arrêter… je me suis sentie portée pendant 3 heures. Et toutes ces couleurs. J’avais complètement oublié que la forêt pouvait être aussi verte en hiver. Certains arbres sont couverts d’un manteau de mousse, comme s’ils se protégeaient du froid. Un bon moyen de prendre conscience, si ce n’était pas encore le cas, de l’urgence de préserver la planète.

forêt, écologie, demain

Un grand merci à Ana pour son massage d’inspiration ayurvédique qui a contribué à détendre mon dos qui depuis l’automne ne m’a laissée jamais tranquille. Ana était une juriste de haut vol avant de changer de voie, ou plutôt de trouver SA voie. Elle m’a dit quelque chose d’intéressant  : « laissez l’univers gérer vos problèmes plutôt que de tout porter tout le temps sur votre pauvre dos ».

Il y a plein d’autres choses/activtés à faire sur place. Consultation en naturopathie, massages, hammam, sauna, bol d’air Jacquier, sans parler des conférences du soir. Celle de Karen sur le foie m’a appris beaucoup de choses (entre nous, c’est le meilleur moment de l’année de le détoxiquer ce bon vieux foie ;-)). Inutile de vous dire que ces 3 jours m’ont donné très envie d’y retourner, mais cette fois pour une semaine. Trois jours c’est trop court pour ressentir la nécessité de changer des choses dans sa vie… Cette courte pause en Bretagne, à Ploërdut très exactement,  fut vraiment salutaire au coeur de l’hiver.

Vous aimeriez en savoir plus ? Je vous invite à écouter mon interview avec Carole Bogrand voire à la réécouter et à naviguer sur le site www.châteaudulaunay.fr 

 

Mon histoire avec Portrait of a Lady

Je me suis toujours sentie illégitime pour parler de parfums. Incapable de rédiger un papier autre que le truc bien commercial et sans intérêt. Il faut dire que, vu le nombre de parfums qui sort chaque année, cette spécialité où de vraies plumes racontaient des histoire autour des parfums, a très vite laissé place à des catalogues plutôt qu’à de talentueux papiers. Il faut dire aussi que les gens qui connaissent le parfum, son histoire et savent bien écrire sur le sujet sont toujours été rares.

J’aurais pu aller me former à l’Isipca (l’école du Parfum à Versailles). Mais pas envie, pas le temps, pas assez de passion non plus. Pourtant, je me souviens comme si c’était hier du 1er parfum que j’ai porté. C’était un « vrai » parfum. C’était Jicky de Guerlain. Je suis passée d’Eau Jeune (qui se souvient du flacon vert et de la fragrance hespéridée ?) à Jicky parce que la maman de ma meilleure amie travaillait dans une parfumerie et me ramenait les testeurs, des flacons en aluminium bleu nuit, que je trouvais magnifiques. Je devais avoir 15 ans. Quand j’y repense, c’était jeune pour porter du Guerlain, en particulier un Jicky, qui, comme je l’ai appris plus tard, avait été un jus pour homme avant que les femmes ne se l’approprient. Déjà mon côté anti-conformiste…

Je l’ai donc porté longtemps avant de voguer vers d’autres cieux olfactifs, un peu avant la trentaine. Et puis, très récemment, j’ai senti Portrait of a Lady sur une femme. J’ai trouvé le parfum sublime, je pensais même que la nana avait superposé deux jus tellement je le trouvais différent de tous ces accords autour de la rose. La rose que je n’aimais pas beaucoup ! Oui, j’ai un vrai problème avec les parfums qui sentent la rose, sauf le très romantique et injustement méconnu Rose Desgranges dont je vous racontais l’histoire dans le post Amour, Roses et Parfums.

parfum Portrait of a Lady Michelle Obama Rose passion parfum

Portrait of a Lady n’a rien d’une rose classique. Il casse les codes. Il mêle habillement la rose Turque au patchouli, au santal et à l’encens. Le tout saupoudré de clou de girofle, de cassis et de framboise. Un travail ciselé, dont l’originalité interpèle.

Mais, celle qui portait le fameux Portrait était… ultra féminine. Toujours maquillée, toujours en robe et talons. J’étais juste aux antipodes, oui c’est ça, aux antipodes. Quand je portais une jupe et des talons, je répondais à ceux qui me le faisaient remarquer : « oui, aujourd’hui je suis habillée en fille ». Et logiquement j’ai fini par associer cette création olfactive à une femme sophistiquée, que je ne serai jamais. 

Et puis, les années passent, la paix avec soi, la maturité (c’est ce qu’il y a de bien avec la vie, on évolue en continu), j’ai lâché quelques peurs et complexes irrationnels, j’ai repoussé certaines limites tout aussi irrationnelles… En clair, j’ai compris que personne ne m’avait jamais interdit de porter ce parfum si ce n’est moi et je me suis « autorisée » à le porter. Et non je ne suis pas devenue la « meuf » en robe et à talons hauts, mais ça va merci 😉 . Tout ce que je sais, c’est que quand je le porte, je me sens plus que jamais bien dans mes bottines plates ou mes baskets, bien dans mon jean et mon col roulé ! Ce portrait me donne de l’assurance et même une certaine popularité. C’est quand même top de s’entendre dire qu’on sent bon !

Portrait of a Lady est une création du parfumeur Dominique Ropion pour Editions de Parfums Frédéric Malle.

Et vous, vous avez ou avez eu une histoire avec un parfum ? Est-ce facile pour vous d’en changer ou êtes-vous accro au même depuis 20 ans ? Peut-être avez-vous arrêté d’en porter, pour X raisons aussi… C’est toujours intéressant, je trouve, de partager ce genre d’expérience. Je serais ravie de lire vos commentaires.

 

De la nécessité de ménager son plancher

Non, non, on ne va pas parler parquet, ahahah ! Honnêtement si on m’avait dit il y a quelques mois que je ferais un post sur le périnée, j’aurais répondu « Never ». Mais, on vit une époque formidable (merci la parole qui se libère et la Journée Mondiale de l’Orgasme #24décembre…) et puis j’ai interviewé Laure Lamic, coach périnatal et  j’ai eu envie de vous parler du périnée.

Si vous avez eu des enfants, si vous êtes enceinte, si vous pratiquez des sports à impacts etc. vous savez de quoi je parle. Oui au fil des ans, le périnée se fatigue ! Moi non plus je ne croyais pas que ça m’arriverait un jour de devoir speeder pour me précipiter aux toilettes parce que c’était l’urgence absolue.

Quand on fait du Pilates, on vous parle sans arrêt du plancher pelvien alors, non, ça ne pouvait pas, ça ne devait pas m’arriver. Mais si ! Ce qui rassure (ou pas…) c’est que c’est inévitable et super répandu. Alors en attendant d’aller en parler à ma gynécologue, j’ai demandé à Alain Bourcier, Physiothérapeute et Urodynamicien, pourquoi notre périnée nous lâche et comment faire pour… limiter les dégâts.

Beauty Toaster : à quoi sert le périnée ?

Alain Bourcier : le périnée constitue un plancher musculaire qui assure le maintien des organes pelviens (utérus, vessie, rectum). Il participe de plus à l’équilibre des pressions abdominales. En clair, il faut savoir que les organes situés dans l’abdomen subissent des variations de pression lorsqu’ils se remplissent, qu’ils se vident, qu’ils se contractent. Tout au long de la vie de la femme, le périnée subit des modifications selon différentes phases hormonales, telles que la grossesse, l’accouchement ou encore la ménopause.

Un relâchement du périnée peut entraîner soit une perte de contrôle de la vessie (incontinence urinaire) soit un prolapsus (descente d’organes). Si un problème existait déjà (faiblesse familiale, grossesse, accouchement, ménopause), les symptômes du plancher pelvien pourraient être aggravés.

Qu’est-ce qu’on fait dans la vie courante qui met à mal le périnée ? Dans notre quotidien, il y a de nombreuses positions ou activités qui sollicitent le plancher pelvien et qui nécessitent une certaine musculation de ce dernier : les emplois qui impliquent la position debout permanente, le port de charges ; de nombreuses activités sportives ; moins souvent mentionnées les activités sexuelles, qui nécessitent également une puissance et une flexibilité essentielles. Et on n’y pense pas toujours, mais les tâches ménagères, le jardinage, la torsion, le port, le martelage, le nettoyage ont également des effets délétères (NDLR. Ok, donc en plus, les taches ménagères nous flinguent le périnée, la double peine quoi 🙁 )

Est-ce qu’il y a plus de problèmes de périnée aujourd’hui ? Oui, il existe incontestablement une augmentation du nombre de consultations avec comme incidence des séances de rééducation « périnéale » en hausse pratiquées par des kinésithérapeutes et des sages-femmes mais également une recrudescence des interventions chirurgicales. L’âge plus avancé des maternités, les activités professionnelles avec déplacements ou port de charges, l’engouement pour le sport représentent l’essentiel des facteurs de risques.

Pourquoi la grossesse est un moment vraiment critique ? Le ventre qui s’arrondit de semaines en semaines appuie fortement sur le périnée et les muscles de cette zone. Le périnée peut en être affaibli et relâché dès la 12e semaine de la grossesse. La relaxine est une hormone peptidique sécrétée par les ovaires, le tissu mammaire, ou encore le placenta au cours des semaines précédant l’accouchement. Elle provoque alors l’assouplissement, la relaxation de l’utérus et de tous les tissus pour faciliter l’expulsion du bébé. Durant cette période, la pression exercée par l’augmentation du volume de l’utérus, à laquelle s’ajoute le poids du futur bébé et du liquide amniotique, met à mal le périnée.

Ce muscle est le dernier obstacle que devra franchir le enfant au moment de la naissance. Le périnée a beau être très extensible, il subit des tensions énormes pendant l’accouchement : pression vers le bas durant toute la durée du travail, étirements plus ou moins violents pendant les phases de poussée et d’expulsion. Il est donc indispensable de le préparer pour éviter les risques de relâchement, mais aussi pour faciliter l’accouchement.

Rééduquer le périnée, ce n’est pas seulement une question de bons abdos ? Contrairement à ce que l’on pense, le sport peut être néfaste au périnée ! C’est ce qui ressort du dernier congrès qui s’est déroulé à Paris les 27 & 28 septembre 2018 sur le thème : « SPORT & PERINEE ». Considérée longtemps comme une pathologie du vieillissement, l’incontinence urinaire est également reconnue depuis les travaux de ces dernières années, comme une pathologie de la femme jeune, sportive, en bonne santé. 30% des sportives se plaignent de fuites urinaires par rapport aux femmes du même âge ne pratiquant pas de sport. Il faut savoir que la force du plancher pelvien diminue de 20 % après 90 minutes d’exercices intenses. L’incontinence amène 20% des femmes à arrêter le sport. 40% de celles qui continuent changent de discipline. Les autres ont recours à une protection pour poursuivre leur activité préférée. Si vous êtes concernées par des fuites urinaires lors de la pratique de votre sport préféré, il faut choisir une autre activité où le corps est porté et les efforts mieux répartis et moins violents. Les sports à faible risque : natation ; vélo ; patinage ; tir ; marche ; roller ; golf, sont conseillés. Ne pas hésiter à consulter un professionnel de santé qui vous aidera à prendre conscience de votre périnée souvent mal intégré à votre « schéma corporel ». C’est donc là plus qu’ailleurs que l’auto-rééducation à domicile a toute sa raison d’être. Idéalement, ces techniques devraient aussi être intégrées aux programmes de remise en forme et dans l’entraînement des femmes sportives.

périnée femme
Photo Pixabay

Quand faut-il consulter ? Les symptômes qui témoignent de la faiblesse du périnée se définissent par un mauvais contrôle du sphincter urinaire, un prolapsus (descente d’organes) et plus fréquemment par des fuites urinaires à l’effort ou même sans effort (urgenturie) avec une augmentation du besoin d’aller aux toilettes même quand la vessie n’est pas pleine, que l’on appelle une hyperactivité vésicale. Ces contraintes ont des conséquences psychologiques et sociales qui gâchent la vie en société mais que beaucoup de personnes minimisent. Ce dysfonctionnement perturbe aussi la vie de couple et l’épanouissement sexuel.

Finalement c’est un peu à tout âge qu’il faut y faire attention… Oui mais, il faut savoir que l’âge moyen des femmes ayant des fuites urinaires est de 50 ans. Et c’est entre 45 et 65 ans qu’on compte le plus de femmes concernées. Cela correspond à l’arrêt des règles et se caractérise par une diminution progressive de la sécrétion d’oestrogène et de progestérone par les ovaires à partir de 45 ans. C’est cet arrêt de la sécrétion hormonale qui entraîne nombre de désagréments caractérisant cette période, dont la diminution du tonus musculaires du périnée qui peut ainsi favoriser la survenue de fuites urinaires. En dehors de cette période, les femmes concernées par les fuites uriniares sont moins nombreuses et la rééducation du périnée s’apparente davantage à de la prévention.

Voici quelques conseils d’Alain Bourcier, à faire tous les jours pour protéger son périnée 

On oublie le « stop-pipi » (une méthode qui consiste à arrêter la miction avant d’avoir complètement vidé sa vessie). La légende veut que ce soit une méthode très efficace pour muscler le périnée… le stop-pipi est une pratique à bannir lorsque l’on va aux toilettes car elle perturbe les réflexes normaux de la miction et de la continence. Par ailleurs, le stop-pipi favorise les infections urinaires car l’urine « stagne » dans la vessie au lieu d’être évacuée quand l’envie se fait sentir.

Les « Kegel Exercises » ou « Kegels » consistent en des contractions alternées des muscles du plancher pelvien et devraient être conseillés dès les premiers signes de faiblesse périnéale. 30% environ des femmes ont des difficultés à effectuer une contraction correcte au cours d’une première tentative. Pour cela, les cônes vaginaux, présentent le gros avantage d’obliger la femme à ne contracter que les muscles du plancher pelvien et peuvent être utilisés en position debout.

Le biofeedback (chez le kinésithérapeute), va permettre de visualiser le travail effectué, de l’analyser et de le corriger. Cette technique est très recommandée chez la sportive qui présente des troubles de la commande volontaire du périnée.

La stimulation électrique est conseillée dans les cas d’échec des programmes de contraction volontaire ou de faiblesse musculaire importante. Elle peut être réalisée avec diverses techniques et adaptée à chaque cas. Il existe de nombreux appareils avec sonde vaginale/anale mais plus récemment a été commercialisé un système non invasif sans sondes (Innovo™). Au moyen d’une unité de contrôle portable INNOVO® reliée à un short. Innovotherapy consiste à stimuler, de manière ciblée et efficace à l’aide de huit électrodes intégrées au short l’ensemble des muscles du plancher pelvien. Elle a l’avantage de ne pas être douloureuse et de ne pas entraîner d’infections urinaires. De plus, la pratique du sport est généralement régulière et donc nécessite un entretien permanent. Après chaque entraînement, l’utilisation d’Innovo® redonne le tonus du périnée mis à rude épreuve durant la pratique de son activité.

Les gymnastiques (yoga, Pilates, gym suédoise), de plus en plus recommandées associent toutes les mêmes principes : postures, respiration et périnée. Lorsque ces sportives sont gênées, elles comprennent la nécessité de pouvoir concilier une activité avec une activation du Core (ndlr. centre du corps). Une nouvelle méthode ABPelvicGym plus globale a été adaptée aux femmes sportives prenant en considération les chaînes musculaires synergiques du périnée et les mouvements.

Et moi, j’ajouterais l’arrivée d’un nouvel appareil, Silk’n Tightra, un dispositif autonome, qui utilise la radiofréquence bipolaire pour tonifier le vagin de l’intérieur, ce qui a pour effet de tonifier également le périnée en 3-4 semaines paraît-il.