Verena Tremel était danseuse et voyageuse. Un jour, elle a posé ses valises à Paris pour ne plus jamais en bouger. Au Studio Rituel à Paris, elle a crée un lieu où s’exercent toutes sortes de disciplines et en particulier la Gyrotonic et le Pilates sur appareils.
De la nécessité de ménager son plancher
Non, non, on ne va pas parler parquet, ahahah ! Honnêtement si on m’avait dit il y a quelques mois que je ferais un post sur le périnée, j’aurais répondu « Never ». Mais, on vit une époque formidable (merci la parole qui se libère et la Journée Mondiale de l’Orgasme #24décembre…) et puis j’ai interviewé Laure Lamic, coach périnatal et j’ai eu envie de vous parler du périnée.
Si vous avez eu des enfants, si vous êtes enceinte, si vous pratiquez des sports à impacts etc. vous savez de quoi je parle. Oui au fil des ans, le périnée se fatigue ! Moi non plus je ne croyais pas que ça m’arriverait un jour de devoir speeder pour me précipiter aux toilettes parce que c’était l’urgence absolue.
Quand on fait du Pilates, on vous parle sans arrêt du plancher pelvien alors, non, ça ne pouvait pas, ça ne devait pas m’arriver. Mais si ! Ce qui rassure (ou pas…) c’est que c’est inévitable et super répandu. Alors en attendant d’aller en parler à ma gynécologue, j’ai demandé à Alain Bourcier, Physiothérapeute et Urodynamicien, pourquoi notre périnée nous lâche et comment faire pour… limiter les dégâts.
Beauty Toaster : à quoi sert le périnée ?
Alain Bourcier : le périnée constitue un plancher musculaire qui assure le maintien des organes pelviens (utérus, vessie, rectum). Il participe de plus à l’équilibre des pressions abdominales. En clair, il faut savoir que les organes situés dans l’abdomen subissent des variations de pression lorsqu’ils se remplissent, qu’ils se vident, qu’ils se contractent. Tout au long de la vie de la femme, le périnée subit des modifications selon différentes phases hormonales, telles que la grossesse, l’accouchement ou encore la ménopause.
Un relâchement du périnée peut entraîner soit une perte de contrôle de la vessie (incontinence urinaire) soit un prolapsus (descente d’organes). Si un problème existait déjà (faiblesse familiale, grossesse, accouchement, ménopause), les symptômes du plancher pelvien pourraient être aggravés.
Qu’est-ce qu’on fait dans la vie courante qui met à mal le périnée ? Dans notre quotidien, il y a de nombreuses positions ou activités qui sollicitent le plancher pelvien et qui nécessitent une certaine musculation de ce dernier : les emplois qui impliquent la position debout permanente, le port de charges ; de nombreuses activités sportives ; moins souvent mentionnées les activités sexuelles, qui nécessitent également une puissance et une flexibilité essentielles. Et on n’y pense pas toujours, mais les tâches ménagères, le jardinage, la torsion, le port, le martelage, le nettoyage ont également des effets délétères (NDLR. Ok, donc en plus, les taches ménagères nous flinguent le périnée, la double peine quoi 🙁 )
Est-ce qu’il y a plus de problèmes de périnée aujourd’hui ? Oui, il existe incontestablement une augmentation du nombre de consultations avec comme incidence des séances de rééducation « périnéale » en hausse pratiquées par des kinésithérapeutes et des sages-femmes mais également une recrudescence des interventions chirurgicales. L’âge plus avancé des maternités, les activités professionnelles avec déplacements ou port de charges, l’engouement pour le sport représentent l’essentiel des facteurs de risques.
Pourquoi la grossesse est un moment vraiment critique ? Le ventre qui s’arrondit de semaines en semaines appuie fortement sur le périnée et les muscles de cette zone. Le périnée peut en être affaibli et relâché dès la 12e semaine de la grossesse. La relaxine est une hormone peptidique sécrétée par les ovaires, le tissu mammaire, ou encore le placenta au cours des semaines précédant l’accouchement. Elle provoque alors l’assouplissement, la relaxation de l’utérus et de tous les tissus pour faciliter l’expulsion du bébé. Durant cette période, la pression exercée par l’augmentation du volume de l’utérus, à laquelle s’ajoute le poids du futur bébé et du liquide amniotique, met à mal le périnée.
Ce muscle est le dernier obstacle que devra franchir le enfant au moment de la naissance. Le périnée a beau être très extensible, il subit des tensions énormes pendant l’accouchement : pression vers le bas durant toute la durée du travail, étirements plus ou moins violents pendant les phases de poussée et d’expulsion. Il est donc indispensable de le préparer pour éviter les risques de relâchement, mais aussi pour faciliter l’accouchement.
Rééduquer le périnée, ce n’est pas seulement une question de bons abdos ? Contrairement à ce que l’on pense, le sport peut être néfaste au périnée ! C’est ce qui ressort du dernier congrès qui s’est déroulé à Paris les 27 & 28 septembre 2018 sur le thème : « SPORT & PERINEE ». Considérée longtemps comme une pathologie du vieillissement, l’incontinence urinaire est également reconnue depuis les travaux de ces dernières années, comme une pathologie de la femme jeune, sportive, en bonne santé. 30% des sportives se plaignent de fuites urinaires par rapport aux femmes du même âge ne pratiquant pas de sport. Il faut savoir que la force du plancher pelvien diminue de 20 % après 90 minutes d’exercices intenses. L’incontinence amène 20% des femmes à arrêter le sport. 40% de celles qui continuent changent de discipline. Les autres ont recours à une protection pour poursuivre leur activité préférée. Si vous êtes concernées par des fuites urinaires lors de la pratique de votre sport préféré, il faut choisir une autre activité où le corps est porté et les efforts mieux répartis et moins violents. Les sports à faible risque : natation ; vélo ; patinage ; tir ; marche ; roller ; golf, sont conseillés. Ne pas hésiter à consulter un professionnel de santé qui vous aidera à prendre conscience de votre périnée souvent mal intégré à votre « schéma corporel ». C’est donc là plus qu’ailleurs que l’auto-rééducation à domicile a toute sa raison d’être. Idéalement, ces techniques devraient aussi être intégrées aux programmes de remise en forme et dans l’entraînement des femmes sportives.
Quand faut-il consulter ? Les symptômes qui témoignent de la faiblesse du périnée se définissent par un mauvais contrôle du sphincter urinaire, un prolapsus (descente d’organes) et plus fréquemment par des fuites urinaires à l’effort ou même sans effort (urgenturie) avec une augmentation du besoin d’aller aux toilettes même quand la vessie n’est pas pleine, que l’on appelle une hyperactivité vésicale. Ces contraintes ont des conséquences psychologiques et sociales qui gâchent la vie en société mais que beaucoup de personnes minimisent. Ce dysfonctionnement perturbe aussi la vie de couple et l’épanouissement sexuel.
Finalement c’est un peu à tout âge qu’il faut y faire attention… Oui mais, il faut savoir que l’âge moyen des femmes ayant des fuites urinaires est de 50 ans. Et c’est entre 45 et 65 ans qu’on compte le plus de femmes concernées. Cela correspond à l’arrêt des règles et se caractérise par une diminution progressive de la sécrétion d’oestrogène et de progestérone par les ovaires à partir de 45 ans. C’est cet arrêt de la sécrétion hormonale qui entraîne nombre de désagréments caractérisant cette période, dont la diminution du tonus musculaires du périnée qui peut ainsi favoriser la survenue de fuites urinaires. En dehors de cette période, les femmes concernées par les fuites uriniares sont moins nombreuses et la rééducation du périnée s’apparente davantage à de la prévention.
Voici quelques conseils d’Alain Bourcier, à faire tous les jours pour protéger son périnée
On oublie le « stop-pipi » (une méthode qui consiste à arrêter la miction avant d’avoir complètement vidé sa vessie). La légende veut que ce soit une méthode très efficace pour muscler le périnée… le stop-pipi est une pratique à bannir lorsque l’on va aux toilettes car elle perturbe les réflexes normaux de la miction et de la continence. Par ailleurs, le stop-pipi favorise les infections urinaires car l’urine « stagne » dans la vessie au lieu d’être évacuée quand l’envie se fait sentir.
Les « Kegel Exercises » ou « Kegels » consistent en des contractions alternées des muscles du plancher pelvien et devraient être conseillés dès les premiers signes de faiblesse périnéale. 30% environ des femmes ont des difficultés à effectuer une contraction correcte au cours d’une première tentative. Pour cela, les cônes vaginaux, présentent le gros avantage d’obliger la femme à ne contracter que les muscles du plancher pelvien et peuvent être utilisés en position debout.
Le biofeedback (chez le kinésithérapeute), va permettre de visualiser le travail effectué, de l’analyser et de le corriger. Cette technique est très recommandée chez la sportive qui présente des troubles de la commande volontaire du périnée.
La stimulation électrique est conseillée dans les cas d’échec des programmes de contraction volontaire ou de faiblesse musculaire importante. Elle peut être réalisée avec diverses techniques et adaptée à chaque cas. Il existe de nombreux appareils avec sonde vaginale/anale mais plus récemment a été commercialisé un système non invasif sans sondes (Innovo™). Au moyen d’une unité de contrôle portable INNOVO® reliée à un short. Innovotherapy consiste à stimuler, de manière ciblée et efficace à l’aide de huit électrodes intégrées au short l’ensemble des muscles du plancher pelvien. Elle a l’avantage de ne pas être douloureuse et de ne pas entraîner d’infections urinaires. De plus, la pratique du sport est généralement régulière et donc nécessite un entretien permanent. Après chaque entraînement, l’utilisation d’Innovo® redonne le tonus du périnée mis à rude épreuve durant la pratique de son activité.
Les gymnastiques (yoga, Pilates, gym suédoise), de plus en plus recommandées associent toutes les mêmes principes : postures, respiration et périnée. Lorsque ces sportives sont gênées, elles comprennent la nécessité de pouvoir concilier une activité avec une activation du Core (ndlr. centre du corps). Une nouvelle méthode ABPelvicGym plus globale a été adaptée aux femmes sportives prenant en considération les chaînes musculaires synergiques du périnée et les mouvements.
Et moi, j’ajouterais l’arrivée d’un nouvel appareil, Silk’n Tightra, un dispositif autonome, qui utilise la radiofréquence bipolaire pour tonifier le vagin de l’intérieur, ce qui a pour effet de tonifier également le périnée en 3-4 semaines paraît-il.
Faire dans la douceur
Depuis quelques mois, je fais plus attention à moi. Terminé les séances d’effort excessives. Même si je continue à courir, c’est ma soupape (j’en parlais dans 5 bonnes raisons de courir). Je ne sais pas si c’est l’âge (c’est certainement ça) mais plus ça va, plus j’ai envie d’aller vers des activités plus softs. Je veux approfondir ma pratique du yoga, mais plutôt dans un studio, parce que les cours collectifs dans les grandes salles de sport, c’est pas possible. Quand on débute, on a besoin d’être guidé, corrigé. Impossible dans un cours à 30 ! D’ailleurs, rien à voir, mais quand j’ai découvert le Studio Reformation de Cassandre Mugnier dque j’ai interviewée dans ce podcast, j’ai vraiment réalisé que les cours en surnombre n’étaient vraiment plus pour moi.
Vous êtes comme moi ? Ce week-end à Paris se tient à Paris le Salon Body Fitness. Je déteste aller dans les salons en général, c’est vraiment pas mon trip (ahahah, c’est une expression de vieille ça !). Il fait trop chaud, y’a du monde, bref, c’est vraiment pas le genre d’endroit où je me sens à ma place. Pourtant cette année, je vais bien changer d’avis.
Pourquoi ? Parce que pour la première fois, le salon du fitness fait une place à devinez quoi ? Le yoga, la méditation, le Feldenkrais, le QI Gong… Normal, c’est la tendance forte du moment. Moi-même, pourtant fitness addict, je suis en train de glisser doucement vers des pratiques plus… Non, douces, n’est pas le mot en fait. C’est super tonique. Je suis des profs sur Insta qui font des trucs de malades, ça prend parfois des allures de Cirque du Soleil, mais bon, chacun son truc, hein.
Au salon, je me suis laissé dire qu’il y aurait même une démo de Port de Bras, une technique inspirée de la danse classique, inventée en Russie. C’est super gracieux et ça demande une bonne concentration car ce sont des chorégraphies. A mon avis impossible d’avoir des ailes de Batman si on pratique régulièrement et ça donne un joli port de tête, enfin si on fait l’effort de s’appliquer.
Donc direction le Salon ce week-end, un bon moyen pour s’initier gratuitement à quelques activités. Perso, je testerais bien la méditation. Alors, on se voit là-bas ? Parce que moi, j’y vais, peut-être qu’on se croisera 😉 . Salon du Body Fitness du 16 au 18 mars, à la Porte de Versailles.
Et vous le sport, c’est quoi pour vous ? Un enfer, un mal nécessaire, un plaisir ? Faites-nous partager vos expériences.
Petit bonus pour celles qui découvrent le blog et pour celles qui aimeraient savoir comment gérer la fin de l’hiver. J’avais eu la chance de recueillir les conseils de Moraima Gaetmank pour passer de l’hiver à au printemps sans trop de casse. A relire pour rester en forme. Namaste.
Episode 3. Pourquoi attendre 50 ans pour changer de vie, quand on en a 30 et que l’on ressent l’envie profonde d’en changer là, tout de suite, maintenant ? Je ne sais pas si Cassandre Mugnier s’est posé cette question à l’époque où elle a décidé de devenir professeur de Pilates, en tous cas elle l’a fait.
Haro sur la peau sèche !
Ca faisait longtemps que je n’avais rien posté. Fin d’année compliquée, projet à mettre en route… Mais on s’en sort toujours. Aujourd’hui, je reviens avec une routine cosméto.